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Doctoriales Pôle Europe des Lumières

Doctoriales Pôle des Europe des Lumières. Journée d’étude organisée par Céline Spector et Christophe Martin, au Château de Versailles, le 30 juin 2025.

Les premières Doctoriales du Pôle « Europe des Lumières », organisées par Céline Spector et Christophe Martin, se sont tenues le 30 juin 2025. Comme ces derniers l’ont rappelé en ouverture, cette journée avait pour ambition d’offrir aux doctorants un espace pour valoriser leur recherche et enrichir leur réflexion grâce aux échanges tant avec d’autres jeunes chercheurs qu’avec les professeurs et maîtres de conférences présents. Fidèle à l’esprit de l’Initiative Europe, le programme, placé sous le signe de la transdisciplinarité, rassemblait des communications en histoire, en philosophie et en littérature.

Mélissa Thiriot, doctorante en littérature française, a inauguré cette journée avec une intervention consacrée aux « discours et représentations de la sexualité féminine à l’âge classique ». Sa thèse adopte une démarche interdisciplinaire visant à mettre en lumière la « fabrique » d’une sexualité féminine aux XVIIe et XVIIIe siècles. Théo Courdavault, qui prépare une thèse en philosophie, a ensuite exploré l’idée de « marche de la nature » chez Rousseau, proposant de l’envisager chez cet auteur comme un dynamisme naturel au croisement de la médecine et de l’histoire naturelle. « Dans une intervention audacieusement intitulée « Le jeune Hume a-t-il vraiment castré son Traité de la nature humaine ? », Matthieu Bazen s’est appuyé sur la correspondance de David Hume pour proposer une analyse minutieuse du processus d’écriture de cette œuvre afin d’en éclairer l’interprétation. « Le jeune Hume a-t-il vraiment castré son Traité de la nature humaine ? ». À partir de la correspondance de David Hume, il a livré une analyse minutieuse du processus d’écriture de cette œuvre afin d’en éclairer l’interprétation. Shir Ventura a clôturé la matinée par une communication sur la notion de « douceur » en contexte marchand. Son travail a interrogé les effets de l’adoucissement des mœurs sur les nouveaux échanges marchands au siècle des Lumières, mêlant histoire matérielle, histoire des sensibilités et histoire sociale.

L’après-midi a débuté avec l’intervention de Roman Kholev, doctorant en histoire, qui s’est intéressé au parcours des pensionnaires de l’Académie russe des Beaux-Arts en Europe. Il a évoqué l’itinérance, le mode de vie, et les pratiques de ces artistes. Roberto Paiva a ensuite déplacé la réflexion historique vers l’Espagne des Lumières, en s’intéressant à l’émergence d’un espace public transnational distinct du discours monarchique dans la seconde moitié du siècle. La journée s’est achevée avec l’intervention de Mathias Vidales, doctorant en littérature française. En s’appuyant sur les liens entre rhétorique et poésie, il a montré que loin d’être une période de déclin de la poésie, le XVIIIe siècle peut être considéré à la fois comme une période d’intense réflexion sur ce qui fait l’essence de la poésie, renouant avec une conception pragmatique de l’écriture poétique, et comme un âge de l’éloquence où la prose insuffle à la poésie une énergie nouvelle.

À la fois stimulante et chaleureuse, cette journée a offert aux doctorants un espace précieux d’échanges et d’émulation. Elle a ainsi constitué une expérience enthousiasmante, de bon augure pour les prochaines Doctoriales du Pôle Europe des Lumières.

Mélissa Thiriot