Présentation organisée dans le cadre du séminaire « L’Europe des experts ».

« Savoir et pouvoir au Siècle d'or. Quels enjeux de l'histoire ? »
Juan Luis Vives a contribué à renouveler la réflexion des humanistes sur la prudence et son mode d’acquisition privilégié, l’histoire, utile à l’inventaire d’innombrables récits exemplaires de situations morales ou politiques que le lecteur princier peut comparer, sans risques ni dommages, à celles qu’il rencontre dans ses entreprises. Ainsi se forge la vertu proprement politique : la prudence. Les historiens, peuvent ainsi revendiquer une expertise politique, comme ils le feront particulièrement durant la seconde moitié du XVIe siècle et au début du XVIIe dans le sillage de la pensée d’humanistes tels que Melchor Cano ou Fox Morcillo. Par leurs chroniques et histoires, Cabrera de Córdoba, Herrera y Tordesillas ou Mariana mettront puissamment en œuvre ce programme au tournant des XVIe et XVIIe siècles, s’efforçant de constituer au moyen de l’histoire une prudencia aux enjeux ambigus. Cette ambiguïté a-t-elle motivé la réflexion augustinienne du bibliste Arias Montano, qui fut aussi et conseiller du marquis de Requesens dans les Flandres, sur la limite entre science et sagesse en politique ?

Cette session sera présentée par Renaud Malavialle est maître de conférences en civilisation hispanique moderne à Sorbonne Université (CLEA-CHECLA). Ses recherches portent sur les liens entre pensée historique et politique, en particulier pour l’éducation du roi au temps de la monarchie catholique, avec la participation de Sylvène Édouard, professeure d’histoire moderne, doyenne de la Faculté des Humanités, Lettres et Sociétés de l’Université Jean Moulin-Lyon III.